Sieste à l'Alambra

Sieste à l'Alambra

De la Casa Velasquez à l'Atelier de la Butte aux cailles

En 1934, Lucien Weil obtient de l’Académie des Beaux-Arts une bourse de pensionnaire à la Casa Velásquez de Madrid. C’est le couronnement de ses efforts qui allait permettre le plein épanouissement de son art. Il séjourne en Espagne avec son épouse jusqu’à l’été 1935. Tous deux peignent de nombreuses toiles. Au travers de ses portraits, nus, paysages ou scènes de genre, on sent Lucien Weil plus proche de la vie et de la couleur.

En novembre de la même année, l’artiste expose quarante quatre toiles à Strasbourg à la Galerie Aktuarius, dont certaines réalisées lors de son séjour ibérique. Le critique d’art Marc Lenossos évoque alors très justement les bienfaits de ce voyage en Espagne sur la production picturale de Lucien Weil : « [Il] nous revient avec un art qui s’est clarifié dans ses tonalités été dans son style. Il a acquis une saine vigueur. (…) Certains morceaux sont arrachés avec feu, sur le vif et ce sont à nos yeux les meilleurs (…). Dans l’ensemble son exposition est excellente. Il n’a pas seulement progressé, mais il a commencé à sentir, à vibrer, à s’élever au-dessus du beau métier, à faire une œuvre personnelle ». (« A la Galerie Aktuarius. Types et paysages d’Espagne » Dernières Nouvelles d’Alsace, 4 novembre 1935)

Suivent également des voyages en Bretagne en Hollande, Belgique et en Italie qui complètent la formation de l’artiste, au cours desquels il acquiert le goût de la peinture claire et lumineuse. Tandis que ses natures mortes, d’une exécution savoureuse, prennent un bain de lumière, Lucien Weil aborde les portraits avec liberté et truculence parfois.

Le couple rentre à Paris et s’installe dans son atelier de la Butte aux Cailles, 8 bis Passage Barrault. C’est depuis cet atelier clair et spacieux que l’artiste réalise plusieurs variantes de sa « Vue sur le Passage Barrault », exécutées au fil des saisons et dans des techniques différentes.

Dans le même temps, Madeleine écrit : « Voilà un temps deuil : la guerre en Espagne – Picasso : Guernica – notre maman Weil s’éteint ; la sœur Rosa n’a survécut qu’un an à sa mère. (…) En travaillant dans son atelier, Lucien entendait, à la radio allemande, Hitler aboyer ses discours. »

A suivre ...

Arrière du 8bis Passage Barrault - 13e arrdt de Paris

Arrière du 8bis Passage Barrault - 13e arrdt de Paris

Jardins du Passage Barrault sous la neige

Jardins du Passage Barrault sous la neige